Ville de province en Corée du sud, début des années 2000. Un nouvel enseignant arrive dans une école pour enfants sourds. Petit à petit, ses élèves lui racontent l’inimaginable : les agressions sexuelles et les viols au sein de l’école et de l’internat, la négligence et le déni avec lesquels leurs témoignages ont été été traités par les autorités, mais surtout l’impunité des auteurs et de leurs complices actifs et passifs dans un environnement complaisant prêt à sacrifier des enfants pour que rien ne change.

Paru en 2009, le roman Les enfants du silence, 도가니 [dogani], est basé sur des faits réels révélés par les médias quelques années auparavant : les maltraitances et abus sexuels répétés envers des enfants handicapés dans une école sensée les protéger. Il faudra l’intervention d’une poignée de personnes révoltées, pour que la pression populaire conduise à un procès, lui-même tout en rebondissements…

Bien que dure, la lecture de ce roman est salutaire parce qu’essentielle pour prendre conscience de la vulnérabilité des personnes en situation de handicap. De plus, pour qui connait un peu la mentalité en Corée du sud, le fait de dévoiler sur la place publique des faits comme ceux-ci montre à quel point les chances d’obtenir justice étaient minces…

Citation p. 243 : “J’ai renoncé à changer le monde après le décès de mon père (…). Si je me bats aujourd’hui, c’est pour l’empêcher de me changer”

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Ce roman a également inspiré un film sorti en 2011.