Nous sommes en 1890 aux Etats-Unis où le droit de vote des femmes n’est pas encore garanti par la loi. 17 ans plus tôt, de l’autre côté de l’Atlantique, le Français Jules Verne publiait son roman d’aventures, Le Tour du monde en 80 jours (1872) sans savoir qu’une journaliste américaine Nellie Bly, allait le réaliser… En 72 jours !
Page après page, on découvre dans ce livre une chronique de voyage intéressante, inédite et très bien écrite. Sans l’avoir forcément voulu – la journaliste ne clame pas à qui veut l’entendre le projet qu’elle s’est fixée –, une véritable chaîne de solidarité se met en place tout au long de son voyage et les bateaux et trains n’hésitent pas à retarder le départ pour l’attendre.
Nellie Bly était une femme comme on les aime : entreprenante, incontestablement pragmatique – elle n’a emmené avec elle que le strict nécessaire, soit un petit sac de voyage (!) – et qui trace son chemin tranquillement.
À travers cette chronique, elle réussit deux paris : celui de réaliser son tour du monde et celui de nous faire vibrer avec elle pendant sa course contre la montre en partageant des anecdotes pleines de vie sur les paysages et les gens qu’elle découvre.
Deux ans après son retour, la boucle sera bouclée : Jules Verne, que Nellie Bly a rencontré lors de son escale en France, la mentionne dans son roman Claudius Bombarnac ou les aventures rocambolesques d’un « reporter du 20e Siècle ».
À noter que Nellie Bly était une pionnière du journalisme d’investigation : nous lui devons le premier reportage en infiltration dans un asile psychiatrique.